Communiqué de presse : Polanski récompensé, on marche en masse le 8 mars

L’Académie des Césars a osé.

Osé désavouer toutes les victimes qui se lèvent dans le cinéma et plus largement dans toute la société française pour dénoncer les violences subies depuis #MeToo et #Balancetonporc.

Adèle Haenel a bien raison dans le New York Times quand elle dit à propos de #MeToo« d’un point de vue politique et médiatique, la France a complètement raté le coche. »

Comment la société française peut-elle être à ce point incohérente  : applaudir Adèle Haenel dans sa dénonciation et dérouler un tapis rouge à un agresseur multi récidiviste qui fuit la justice de son pays et est protégé par la France .

C’est une insulte à toutes les victimes et cela nourrit le déni qui invisibilise et minimise de trop nombreux cas d’agressions sexuelles

Le tremblement de terre Me Too n’a pas encore produit tous ses effets en France.

Nous préparons le 8 mars. Nous préparons cette journée internationale de luttes pour les droits des femmes. Par la grève féministe, nous montrerons en ce jour que si les femmes s’arrêtent, tout s’arrête. La lutte pour nos droits fait partie de la grève féministe. La lutte pour la considération et le respect dûs aux victimes aussi.

La journée du 8 mars montrera que le tremblement de terre porte en son sein de multiples répliques.

Le 8 mars, On Arrête Toutes, on fait la grève féministe, on manifeste à Paris à 14 h place d’Italie.

Retraites

Retraites

Lundi 3 février il y a eu une très importante manifestation des

avocat.e.s et de professions médicales et para médicales contre

la « réforme » des retraites.

Pourquoi lie-t-on la grève féministe et le mouvement social contre les retraites ?

Pourquoi lie-t-on la grève féministe et le mouvement social contre les retraites ?

Parce que la retraite amplifie les inégalités existant avant.

Les femmes gagnent 25% de moins que les hommes dans leur vie

professionnelle et leurs retraites sont 42% inférieures à celles des hommes.

37% des femmes (15% des hommes) ont moins de 1000 euros bruts de retraite.

Elles sont donc avant tout moins payées que les hommes car les métiers dits

« féminisés » sont considérés comme moins qualifiés. Souvent il est dit que

les femmes y développent leurs capacités « naturelles » comme dans

l’éducation ou le soin.

Elles se voient imposer des temps partiels et, de ce fait, elles cotisent moins.

Elles s’arrêtent pour élever les enfants et malgré les majorations de durée

d’assurance de 8 trimestres, elles perdent souvent des trimestres de

cotisation. Elles s’arrêtent aussi car il n’y a pas toujours de mode de garde

des enfants possible. Il n’existe pas de service public de la petite enfance, les

places en crèche sont en nombre bien insuffisant et ce sont les femmes qui

y pallient.

Il n’existe pas plus de service public de prise en charge de la dépendance

pour les personnes âgées et là aussi ce sont les femmes qui sont en

première ligne.

Bref, tout les inégalités que nous dénonçons dans la vie active se retrouvent

à un niveau bien plus important à la retraite.

La grève féministe est un tout.

On continue à se battre contre la « réforme » des retraites !

Macron l’a dit lors de ses voeux de fin d’année : il restera inflexible sur sa

réforme des retraites. L’année 2020 commence donc dans la lutte avec un

président qui s’est mis en tête de liquider tous les acquis sociaux.

On sait que cette réforme dégradera encore un peu plus la situation des

femmes car la retraite amplifie les inégalités dans la vie professionnelle.

La retraite à points, qui porte sur la totalité de la carrière, implique que

seront prises en compte toutes les « mauvaises années ». Ces années où les

femmes se sont arrêtées pour garder les enfants, ces années où elles étaient

à temps partiel, au chômage, où leur salaire était particulièrement bas, etc.

Ces années là ne sont pas prises en compte à l’heure actuelle puisque l’on se

base sur les 25 meilleures années dans le privé et les 6 derniers mois dans

le public.

On sait aussi que sur les « droits familiaux » les mères de 3 enfants seront

perdantes.

Autre régression : le projet prévoit que les pensions de réversion (les

femmes en sont 90% des bénéficiaires car elles vivent plus longtemps que

les hommes) ne seront plus versées qu’à 62 ans alors qu’elles le sont en

majorité à l’heure actuelle à 55 ans. En outre, le droit à la réversion

disparaît pour les personnes divorcées ou remariées.

Bref, nous ne disons pas que le système actuel est bon mais il n’est nul

besoin de passer à la retraite à points pour le corriger. On contraire, les

inégalités vont s’accentuer.

C’est pour cela que les féministes organisent des cortèges féministes et/ou

des « points fixes » dans toutes les manifestations en France contre la

réforme des retraites. Et elles le feront de nouveau le 9 janvier !

La meilleure façon de préparer la grève féministe du 8 mars, c’est de gagner

sur les retraites.