Le 8 mars, c’est une journée de luttes !

Le 8 mars ce n’est pas la « journée de LA femme ». Ce n’est pas la journée où

on « célèbre » les femmes, où on offre une rose. Le 8 mars est une journée de

luttes.

La date du 8 mars en tant que  » Journée internationale des femmes » a été

décidée en 1910 lors de la la Conférence internationale des femmes

socialistes menée par la militante Clara Zetkin. Le 8 mars 1917, des

ouvrières de Pétrograd, en Russie, se mettent en grève, événement

précurseur de la Révolution russe.

Ce sont les militantes féministes contemporaines du Mouvement de

Libération des Femmes qui remettent en 1975 le 8 mars à l’honneur alors

que l’ONU a décrété 1975 « année internationale de la femme », grossière

caricature de notre combat. L’ONU institutionnalisera le 8 mars en tant que

 » Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix

internationale  » deux ans plus tard. La date est adoptée en France en 1982.

Le 8 mars n’est pas pour nous une journée institutionnelle. C’est une

journée où les féministes se mobilisent pour visibiliser les luttes qu’elles

mènent tous les jours.

Mais c’est un dimanche …..

Mais c’est un dimanche …..

Oui en 2020, le 8 mars est un dimanche. Mais de nombreuses professions

travaillent le dimanche. Dans les hôpitaux, les transports, la culture, et leur

travail est indispensable.

Mais il y a des professions où le travail le dimanche n’est pas indispensable,

dans le commerce par exemple. Et ce sont souvent des femmes précaires

qui y travaillent. Et c’est Macron qui a instauré la généralisation du travail

du dimanche alors qu’il était ministre de l’économie. Sa contre réforme des

retraites va dans le même sens de destruction des acquis sociaux. Il

s’attaque à tout ce qui constitue notre bien être : le repos du dimanche et la

retraite, repos dans la vie après de nombreuses années au boulot.

Le dimanche, c’est aussi le jour où les femmes en grande majorité font les

tâches dites « domestiques », non rémunérées : le ménage, la cuisine, parfois

pour tout la semaine, les courses. On veut partager ces tâches là.

Comme l’éducation des enfants. S’occuper des enfants ne consiste pas

seulement à jouer avec eux quand on revient du boulot. C’est aussi se lever

la nuit pour changer les couches et puis plus grand.e.s s’occuper des

devoirs, les emmener chez le médecin, aller aux réunions de parents

d’élèves. Et ce sont les femmes qui font cela en grande majorité. Avec toute

la charge mentale que cela implique. Les femmes sont de grandes

logisticiennes. Le dimanche c’est souvent la course aux devoirs pas faits,

aux vêtements pas prêts….

A propos de courses, le dimanche peut être un jour de grande

consommation : on va par exemple au marché. Nous proposons de cesser

de consommer le dimanche 8 mars car la consommation est souvent

débridée dans le système capitaliste prédateur de la planète.

Bref, il y a mille et une raison de se mettre en #grèveféministe le 8 mars

même si c’est un dimanche. Et si c’est péchu, le lundi on continue……

Qu’est-que la grève féministe ?

Mais c’est quoi une grève féministe, entend-t-on souvent ? 

Celle ci a commencé en 2016 en Pologne pour lutter contre une loi encore

plus restrictive sur l’avortement.

Elle a été reprise en Argentine en 2017 contre les violences et un mot

d’ordre international de grève a été lancé. Et depuis la grève a essaimé…. En

Espagne avec des millions de grévistes, en Italie, en Belgique, en Suisse le

14 juin dernier.

La grève féministe, c’est montrer que si les femmes s’arrêtent, tout s’arrête.

Nous avons un rôle fondamental dans la société, beaucoup de choses

reposent sur nos épaules. C’est pour cela que l’on s’appelle

« OnArrêteToutes ».

Nous sommes dans le travail salarié, mais aussi indépendantes. Nous nous

occupons de la majeure partie du travail domestique à la maison, de

l’éducation des enfants, des soins à apporter aux plus jeunes comme aux

personnes âgées. Nous pouvons faire grève de tout ce travail. Mais aussi de

la consommation qui nous pousse à acheter à outrance, gaspiller, dilapider

les ressources de la planète en danger.

Les jeunes scolarisées peuvent aussi faire la grève de l’étude.

 
La grève féministe c’est aussi pour la défense de tous nos droits. Pour

l’avortement, contre les violences. Contre le racisme et les discriminations.

Pour le partage des tâches domestiques. Pour l’égalité professionnelle.

Contre la précarité. Contre le capitalisme, prédateur de la planète.

Le 8 mars 2020, on arrête toutes !